mercredi 17/3 et jeudi 18/3 : Jianshui
Puits dans une rue de Jianshui
Nihao a tous,
A Jianshui (prononcer tiennesui), le thermomètre est de 10 degrés de + qu'à Kunming, le ciel plombé et totalement blanc, une petite brise le soir rend les balades nocturnes fort agréables.
Beaucoup de promenades dans les vieilles ruelles, les arrière-cours des maisons et les jardins luxuriants. En premier lieu dans ceux de l'hôtel de la Maison de la famille Zhu où je loge : sur 20 000 m2 et 42 cours fleuries de camélias, de prunus et d'hisbiscus et ombragées par des glycines. Des musiciens viennent y jouer a l'ombre des bambous géants et leurs petites musiques aigrelettes accompagnées du chant des oiseaux bercent agréablement pour une sieste réconfortante derrière les moustiquaires.
Dans cette vielle ville, des puits magnifiques servent a la distribution d'eau. Les traces des cordes sont apparentes sur les margelles. Ici pas d'eau courante, ce sont les femmes (toujours elles) qui vont chercher l'eau avec leur palenche équilibrée par 2 récipients. Pas de tout a l'égoût non plus.
Magasin de vêtements ethniques à Jiangshui
Un peu d'histoire :
Jianshui, de son ancien nom, Lin'an, a toujours été un passage stratégique vers le Vietnam et le Laos. C'était aussi une ville de garnison, aux confins de l'Empire de Chine, et donc un centre militaire et politique. Sous les Yuan (dynastie mongole, 1279-1368), on y amena des soldats hui (musulmans) qui en firent un centre intellectuel et religieux. Puis, les Yuan y déportèrent des membres de la famille impériale et leurs cours, des chinois cultivés mais déchus de leurs droits qui y assurèrent la continuité des rites confucéens. Celà affirmait leur résistance : si le Yunnan avait été conquis par la force, il pouvait être gouverné par la science et l'esprit. Les parents transmettaient leur enseignement a leurs enfant afin qu'ils puissent retourner dans leur contrée natale.
La ville compte de nombreux vestiges de son histoire : une architecture très soignée et nullement endommagée au cours des ans, de nombreux temples bouddhistes, taoïstes et des mosquées. La Maison de la famille Zhu (l'hôtel où je loge), qui s'est enrichie grâce au commerce, est la visite principale a faire, ainsi que le Temple de Confucius construit sous la dynastie Yuan en 1285.
Le parvis de la Tour du Soleil est, de jour et de nuit, le théâtre d'attroupements autour des cireurs de chaussures, des vendeurs de potions magiques soignantes et des petits marchands de toutes sortes.
Je discute beaucoup avec des tas de gens de tout âge. Chacun m'aborde spontanément. J'ai même eu une très grande conversation avec un monsieur sourd. Parfois l'intérêt suscité est un peu pesant, lorsque je rentre dans un magasin, par exemple, et que plusieurs personnes s'agglutinent pour voir ce que je fais, et discuter avec le commerçant de mes achats. Je préfère quand je traine une petite troupe d'enfants derrière moi qui rigolent bien fort.
Cette jeune-fille m'a gentiment abordé dans la rue en me demandant où j'allais et elle a tenu absolument à m'accompagner au parc où je me rendais.
Mes quelques mots de chinois servent quand même, au moins pour dire que je suis française (faguo) et 2 ou 3 trucs pour répondre a leurs questions pressantes. Mais c'est du sport et nous y prenons beaucoup de plaisir..
Nous sommes devenus très rapidement copains. Ce monsieur me régale de ses mélodies dans le jardin de la famille Zhu ou je réside. Malgré ses pauvres mains déformées par l'arthrose, c'est un virtuose de ses petits marteaux. Il tient a me jouer la marseillaise chaque fois que je vais le voir, et je lui apprends les paroles.
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